Réflexions sur la communauté de communes Terres de Lumière
Par Philippe RIGAULT le vendredi 6 mars 2015, 00:52 - Intercommunalité - Lien permanent
Réflexion d’un élu au quotidien :
La communauté de communes Terres de lumière, c’est un budget de fonctionnement de 620.000€
Le budget d’investissement, c’est 120.000 €, autant dire un montant ridicule quand il s’agit d’initier des projets.
Je veux préciser ici que si j’ai voté les comptes 2014, c’est d’abord pour ne pas faire de l’obstruction systématique, bien que je sois en désaccord avec les vues et méthodes de gestion du Président ; le compte administratif est en déséquilibre à cause d'une prévision erronée des recettes du fonds de péréquation des ressources intercommunales, mais ce qui est important derrière tous ces chiffres, c’est qu’ il n’y a pas de projets, qu’on se contente de gérer les affaires courantes : c’est du travail de secrétariat validé par l’assemblée.
J’ai voté pour l’étude de création d’un gymnase : en fait, il s’agit du montage technique et financier qui sera adressé au conseil général de façon à bien inscrire le projet de gymnase d’Annot dans la programmation du département (j’espère que les membres du CA du collège liront ces lignes).
Ce gymnase figurait certes dans notre programme de campagne, mais il était accompagné de projets dans tous les autres domaines de compétences, surtout économiques.
Depuis 2010, nous devrions suite aux différentes réformes territoriales, nous positionner sur le bassin de vie de notre territoire, préalable à toute décision concernant l’avenir du canton dont nous avons la responsabilité en tant qu’élus.
Avec Francis Kuhn, on a fait le tour du canton à des fins de dialogue et d’information et je me suis proposé à la présidence de la communauté de communes, il y a un an, avec un positionnement clair sur le bassin de vie pertinent et j’ai même donné un calendrier d’actions.
L’échec précédent des fusions intercommunales est imputable à une gestion catastrophique du dossier et à un déchirement avec nos plus proches voisins Entrevalais. Depuis toujours, aucune décision n’a été prise, aucune consultation de population n’a été initiée.
Souvenons-nous que Mr MAZZOLI a été élu président, il y a un peu plus d’un an, sans proposer le moindre projet structurant et sans aucunement se positionner sur un quelconque bassin de vie, alors que, pour ma part, j’avais proposé de fixer un cap, d’organiser des débats, des explications, des réunions publiques et ensuite des consultations et délibérations des conseils municipaux sur tous les évènements importants qui jalonnent la vie d’une intercommunalité, comme les perspectives de fusion avec d’autres communautés de communes, le transfert de la compétence ‘’SCOT’’à l’intercommunalité, les notions de bassin de vie etc.., tout ceci pour pouvoir intervenir par le biais de propositions, en amont des vues de la préfecture, qui sont souvent très technocratiques et déconnectées de ce que nous vivons au quotidien.
Les choses sérieuses rattrapent le Président
Notre programme municipal permettait un certain nombre d’investissements, dans un cadre et un bassin de vie clairement établi, (je rappelle qu’un rapprochement avec la communauté de communes des Alpes d’Azur, liée à notre bassin de vie, était envisagé). J’avais mis en garde les élus que, contrairement à ma proposition, le programme intercommunal de Mr MAZZOLI, c’était l’absence de projets d’actions et de décisions, donc toujours aucun projet structurant.
La première épreuve est arrivée lors des questions diverses de la séance du 20 février 2015, avec l’évocation d’un courrier reçu de la préfecture, informant de la modification d’autorité en application de la loi les statuts de la communauté de communes, s’agissant de la compétence d’élaboration d’un SCOT (schéma de cohérence territoriale).
Le président de Terre de Lumière a été incapable d’exposer la position de notre communauté de communes par rapport aux études et propositions présentées par la sous-préfecture lors d’une réunion qui s’est tenue le 30 Janvier à ce sujet, consistant à élaborer un SCOT à l’échelle du Pays A3V, contrairement aux représentants de Pays d’Entrevaux qui, à cette occasion, ont immédiatement été en mesure de défendre leur bassin de vie, s’étant déjà largement positionnés sur le sujet.
Donc en mars, dans l’urgence et sans la moindre consultation des populations, on travaille sur le périmètre et en juin interviendra la décision, bien évidemment liée aux évolutions futures de l’intercommunalité : il faudrait être naïf ou de mauvaise foi pour le nier.
J’ai dit que je ne souhaitais pas faire de l’obstruction systématique, mais j’espère être entendu par d’autres élus sur des sujets aussi importants que ceux-là.
De lourdes responsabilités pèsent sur les épaules de Mr MAZZOLI ; en effet, non seulement il endosse celles relatives à son rôle de président de Terres de Lumière, mais il est également président du Pays A3V : il ne faudrait pas que son manque de vision ou son inaction mettent les deux entités en difficulté. En effet, après l’échec cuisant concernant les tentatives de fusion forcées de terre de Lumière avec Pays d’Entrevaux en 2013, ça ferait vraiment beaucoup d’échecs…