Un conseil municipal mouvementé - séance du 22 mai 2017 - acte 2

Lors de ce conseil municipal, plusieurs sujets inscrits à l'ordre du jour nous ont fait réagir.

Le moins qu'on puisse dire est que nos interventions n'ont pas plu. Or, nous pensons que la critique et le débat sont nécessaires, ne serait-ce que pour vérifier la pertinence et la justesse des choix qui nous sont proposés.

ACTE 2 - une admission en non-valeur de produits sur le budget général pour un montant de 17.094,80 euros étalée sur 3 ans

Devant l'ampleur de la somme et l'absence d'explications claires, nous avons refusé de voter cette mise en non-valeur.

Fait étonnant, le certificat d'irrécouvrabilité a été émis par le trésorier le 22 janvier 2015 : comment expliquer que le conseil municipal ne soit saisi du dossier que le 22 mai 2017, soit 28 mois plus tard ?

Il est utile de rappeler la genèse de ce projet, qui a conduit le conseil municipal à avaliser une convention avec l’organisateur de cette manifestation, M. Marc BRUNOY, célèbre critique gastronomique, pour accueillir 4 chefs étoilés et des conférenciers, et à verser la somme de 10.000 euros HT à M. BRUNOY au titre de sa prestation professionnelle.

En contrepartie, la commune aurait dû percevoir les 2 tiers de l’ensemble des recettes : d’où vraisemblablement, le titre de recettes de 17.094,80 euros que l’on nous a demandé d’admettre en non-valeur, étalé sur 3 ans.

Dans le bulletin municipal de novembre 2011, nous avons pu prendre connaissance du bilan dithyrambique de la manifestation, dressé par l’adjoint au tourisme de l’époque :

« A l’heure du  bilan, les chiffres sont éloquents. Les prévisions les plus sages ont  complètement été bouleversées par les chiffres de réservation les plus fous  : sur l’ensemble du week-end et des quatre repas, ce sont plus de 650  convives qui ont pris place à la table des Chefs étoilés.

Abordons maintenant l’aspect financier de l’opération : la convention d’organisation prévoit le versement de la somme de 10  000  HT au titre de la prestation professionnelle de Marc BRUNOY ; en contrepartie, la Mairie d’Annot perçoit les deux tiers de l’ensemble des recettes (repas, vins, champagnes, cafés, thés).

Le bilan final n’est pas encore dressé, mais d’ores et déjà, et n’en déplaise aux traditionnels ou nouveaux contestataires de l’action municipale, cette animation n’aura donc rien coûté à la Municipalité (à  part de l’huile de coudes) ; bien au contraire, puisqu’au final cette animation se révèlera bénéficiaire. »

17.094,80 euros, cela fait cher le litre d’huile de coude !!!

Dans NICE-MATIN du 19 octobre, on nous parle de 720 convives, et l’apport des chefs étoilés est détaillé jusqu’à la clôture de ce « restaurant éphémère ».

Force est de constater que c’est l’organisateur de la manifestation qui s’est révélé un partenaire bien éphémère, puisqu’il n’a jamais honoré son engagement. Il aurait sans doute été prudent de lui demander un cautionnement bancaire qui aurait permis à la commune de se faire verser les sommes dues en cas de non-respect des engagements signés.

Nous nous sommes étonnés que la commune n’ait pas déposé plainte pour escroquerie, tant il est manifeste que sa confiance a été totalement trahie, et nous ne parlerons pas des chefs étoilés qui se sont laissés séduire par cet organisateur peu scrupuleux,et  dont la réputation ne peut que pâtir de ce plantage financier lamentable.

Le moins qu'on puisse dire est que les explications données furent peu claires :

- la rémunération de 10.000 euros HT promise à l'organisateur n'aurait pas été versée : tant mieux si c'est vrai, mais cela n'enlève rien au fait que la convention n'a pas été respectée s'agissant du reversement de 2/3 des recettes

- la commune n'a pas perdu d'argent, elle a juste manqué une recette ... Voilà une nuance bien subtile. La réalité est que la recette correspondante a été constatée au budget 2011 et que son admission en non-valeur étalée sur 3 ans va générer 3 dépenses de 5.698,27 euros chacune, qu'il faudra inscrire aux budgets 2017, 2018 et 2019.