COLLEGE en péril - Holdup sur les réserves financières du collège d’ANNOT

Au motif d’une gestion rigoureuse, sans grand discernement, et comme il faut éviter que les finances départementales ne soient rongées par le déficit, le département a trouvé ces dernières années une nouvelle source d’argent frais : refaire régulièrement les poches des collèges.

En effet, depuis plusieurs années, la politique du Conseil Général des Alpes de Haute Provence vise à limiter les fonds de réserve des collèges, pour « optimiser », dit-il, leur gestion. Ceci serait, toujours dixit le Département, la conséquence du gel des dotations de l’État aux collectivités et des incertitudes qui demeurent en ce qui concerne la redistribution des richesses entre collectivités.

A quoi sert donc ce fond de réserve ? En fait, il est destiné à permettre une certaine autonomie financière du collège, pour qu’il puisse faire face en cas de dépense imprévue et/ou urgente.

Dans le cadre de la distribution des dotations budgétaires, le Conseil Général a donc décidé d’obliger les collèges à réduire leurs fonds de réserve, en déduisant ce qu’il considère comme un surplus, de ses versements annuels : c’est ce qu’il appelle « inciter au plafonnement des fonds de réserve ».

Après plusieurs ponctions successives, nous pouvons désormais apercevoir le « fond du tiroir » des réserves.

Comment le département procède t’il ?

- il a recalculé à la baisse les dotations de fonctionnement, intensifié la chasse aux gestions saines (ils appellent ça « les bons élèves ») en leur subtilisant le fruit de leur gestion économe, supprimé les dotations concernant les locaux du personnel qui pourraient servir aux professeurs en cas de nécessité, n’a plus financé des dépenses liées aux actions pédagogiques.

  - à ANNOT, la pression sur les réserves a conduit à passer de 9.900€ sur le budget 2010, concernant la pédagogie dotée par le conseil général (chapitre A) à 6.500€ sur le budget 2012 : inutile de préciser que l’effet est immédiat (voir, par exemple, la sortie prévue sur le salon du livre annulée l’année dernière) -

- il n’honorera peut être pas les financements ALCOTRA (coopération transfrontalière) : il parait que c’est la prochaine étape.

- il a ignoré les hausses prévisionnelles concernant certains chapitres budgétaires, de manière à contraindre les gestionnaires du collège à proposer au conseil d’administration de puiser dans les réserves.

Cette politique là est, il est vrai, plus facile à mettre en oeuvre que de supprimer les mètres linéaires de goudron promis aux élus dociles et bons soldats essayant de persuader les habitants des bienfaits d’un rapprochement de notre territoire et bassin de vie avec le moyen ou haut Verdon, par exemple.

Plus facile aussi que de prendre en compte les résultats catastrophiques au brevet du collège d’Annot qui nous relèguent à la lanterne rouge du département, ou de doter chaque élève d’un ordinateur comme dans les Bouches du Rhône.

Le Maire d’ANNOT trouve plus confortable d’oublier la difficulté à faire venir des professeurs sur Annot de manière à surtout ne pas anticiper, financer et faciliter leur venue par le biais de logements disponibles (je pense à la construction ou bien à utiliser ceux qui existent déjà au Pré Martin par exemple). Au passage, on omet, comme d’habitude, de tirer les leçons d’un passé pas si lointain, où il avait fallu se battre auprès de l’inspection d’académie et du rectorat pour faire venir des professeurs.

Il préfère se cacher derrière le fait que la municipalité n’est pas compétente en matière de collège, en oubliant simplement que les communes ont la clause de compétence générale, qui leur permet d’intervenir dans tous les domaines qui touchent à l’intérêt général.

Le président de la Communauté de communes, pour sa part, ne semble pas plus s’inquiéter de la fréquentation trop importante de la cantine à l’école primaire ; des règles de sécurité existent, limitant l’effectif admissible dans les locaux et permettant de garantir la sécurité des enfants ; à force d’accepter tout le monde sans discernement, il est tout étonné d’être rappelé à l’ordre suite à une inspection !

On le voit : tout le monde fait de l’électoralisme de court terme, sans véritable décision, concertation, ni vision d’avenir, qui ne s’arrête pas en 2014, année électorale, mais devrait nous permettre, à nous parents, de projeter l’avenir de nos enfants bien au-delà.

Commentaires

1. Le Lundi 28 novembre 2011, 09:43 par Florence

bonjour,
article super, simplement je me questionne :
ALCOTRA c'est quoi ?
D'autre part le passage qui mentionne qu'il y a un sureffectif à la cantine laisse supposer que les critères de selection ne sont pas respectés ?

2. Le Lundi 28 novembre 2011, 19:43 par Francis

ALCOTRA : ce sont des financements européens destinés à faciliter la coopération transfrontalière ; les élèves du collègue d'ANNOT participent à des échanges avec des élèves d'établissements italiens dans ce cadre ; le financement Europe doit bien souvent être complété par le conseil général, voire la commune

La cantine : le directeur se doit de vérifier et faire respecter l'effectif maximum admis par la commission de sécurité ; le fait qu'il y ait trop d'enfants signifie qu'il n'a pas veillé à cet effectif maximum (négligence) et, qu'en effet, il est probable qu'il n'ait pas non plus respecté ou fait respecter les critères d'admission

3. Le vendredi 2 décembre 2011, 11:27 par verre lunette

Merci beaucoup pour ce post. Est-il possible de télécharger votre article en pdf ?. Je ne m'y connais pas trop dans ce domaine, moi c'est plutôt l'optique, mais je trouve que c'est un très bon article !.
Camille.