La dépendance : chantier de l'année 2011

Parmi les priorités du gouvernement jusqu'à la présidentielle de 2012, le Président de la République a estimé, lors de son intervention télévisée du 16 novembre 2010, que la réforme de la dépendance constituerait la première d'entre elles. Une grande consultation de six mois et une prise de décision à l'été 2011 sont annoncées pour ce chantier. La consultation aura lieu notamment avec les conseils généraux, les associations de personnes âgées, et les syndicats.

Face à «un déficit de financement colossal», quelques pistes possibles sont évoquées : faut-il "obliger les gens à s'assurer", "augmenter la CSG", avoir des "recours sur succession". De nouveaux financements publics ne sont pas exclus a priori, ce qui n'était pas retenu par le gouvernement jusqu'à présent. Un propos qui rassure les associations même si elles préfèrent rester prudentes et attendent de voir la teneur du débat et des décisions qui seront prises.
Le président de la République a parlé d'un "cinquième risque", terme qui était abandonné depuis plusieurs mois. Cela signifie la création au sein de la Sécurité Sociale d'un cinquième risque, aux côtés de la maladie, des accidents du travail, de la famille et de la vieillesse. En pratique, la réforme de la dépendance sera introduite dans le projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) pour 2012.

Recours à des assurances privées
Depuis plusieurs mois, le gouvernement ne cachait pas son intérêt pour le rapport de la "mission dépendance", remis par la députée UMP Valérie Rosso-Debord en juin dernier, qui évoquait comme pistes de réforme la souscription obligatoire d'une assurance privée "contre la perte d'autonomie" à partir de 50 ans, le relèvement de la CSG des retraités ou la réduction du nombre de bénéficiaires de l'allocation personnalisée d'autonomie (APA).

L'idée de recourir à des assurances privées est souvent critiquée par les associations, mais aussi par les représentants des collectivités locales (Assemblée des départements de France ou Union nationale des CCAS). Ils insistent sur l'importance de la solidarité nationale avec en corollaire le caractère "universel" que doit avoir la couverture du risque dépendance, comme c'est le cas pour les quatre autres risques pris en charge par la Sécurité sociale. D'autres pistes ont été avancées, notamment par l'ancien ministre à la Santé, Philippe Bas, ou le député radical Laurent Hénart, qui ont plaidé pour la création d'une nouvelle journée de solidarité en faveur de la dépendance. Le débat ne fait que commencer !

Des réactions plutôt positives
Suite aux annonces de l'ouverture d'un débat sur la réforme de la dépendance début 2011, les premières réactions ont plutôt été positives. Mais les associations, tout en formulant leurs demandes respectives, réclament toutes un financement assuré par la solidarité nationale.