Désertification médicale : une prise de conscience et des aides du conseil général

Je l'ai déjà écrit abondamment, et notre projet de centre médico-social avec hébergement en témoigne : il faut une politique volontariste pour tenter d'éviter la désertification médicale qui nous guette.

Le Conseil général vient de s'emparer du problème, en mettant en place une politique d'aide à l'accueil de stagiaires.

Il n'y a que nos élus locaux pour ne pas s'inquiéter : pour eux, tout va bien.

Dans sa séance du 21 juin dernier, le conseil général a pris en considération l’’importance d’une présence médicale sur l’ensemble du territoire départemental, en termes d’attractivité et de service rendu aux citoyens et a décidé de mettre en place, en accord avec l’ARS (Agence Régionale de Santé) une mesure incitative pour motiver des étudiants à venir faire leur internat en médecine générale dans le département.

Cette mesure prend en compte le lien avéré entre le lieu de stage et le lieu d’installation, et le département espère ainsi qu’un nombre significatif d’étudiants passeront du stage dans le département à une installation définitive.

Ainsi, l’aide financière du département prend en compte le surcoût induit par un stage éloigné de la faculté et à susciter l’intérêt du stagiaire pour le métier de médecin en secteur rural,

L’aide est donc ouverte aux internes non hospitaliers en médecine générale, en formation auprès de médecins généralistes et dans les services de PMI.

Elle est fixée à 1.800€ pour l’ensemble du stage, avec possibilité de la porter à 3 600€ dans les secteurs classés fragiles ou à risque par l’ARS.

La convention que le CG04 a mise en place avec l’ARS, les motifs sont très explicites :

- l’organisation des soins et services de proximité, l’aménagement du territoire et l’accès pour tous à des soins de qualité sont des enjeux forts pour le département des Alpes-de-Haute-

Provence, et le département des Alpes de Haute-Provence est confronté à un risque réel de désertification médicale.

- d’ores et déjà, le Schéma régional d’organisation des soins (SROS), dans son volet ambulatoire, détermine les zones fragiles permettant la mise en oeuvre des mesures destinées à favoriser une meilleure répartition géographique des professionnels : pour le département des Alpes de Haute-Provence, 14 espaces de santé de proximité (ESP) ont été classés en trois catégories pour permettre une gradation du risque de désertification médicale et/ou de désorganisation :

---- les ESP fragiles qui cumulent deux facteurs de risque : faible effectif de médecins généralistes et densité inférieure à la moyenne nationale. Il s’agit en 2013 des ESP de Seyne-les-Alpes, Saint-André-les-Alpes, Annot et Castellane.

---- les ESP à risque qui présentent une exposition aux risques moins importante, mais nécessitent une vigilance particulière. Il s’agit des ESP de Sisteron, Banon et Allos.

---- les autres ESP qui ne présentent pas de facteurs de risques particuliers mais qui sont eux aussi éligibles aux mesures d’amélioration de l’organisation. Il s’agit des ESP de Barcelonnette, Château-Arnoux, Digne-les-Bains, Forcalquier, Manosque, Oraison et Riez.

Il est donc clair que des moyens incitatifs doivent permettre de renforcer l’attractivité des territoires fragilisés. La mise en œuvre de stages dans les territoires, organisés et financés dans de bonnes conditions pour les stagiaires participe de cette incitation.