Les raisons d’un recours

Nous l’avons déjà dit, le résultat du scrutin du 23 mars 2014 a été de 398 voix pour la liste de M. BALLESTER et de 369 voix pour la liste Pour ANNOT, soit 29 voix de différence.

Une différence relativement faible, donc, justifiant une analyse fine des différentes raisons qui peuvent avoir eu une incidence.

Parmi ces raisons, nous sommes convaincus que l’étiquetage politique imposé par les préfectures et sous-préfectures selon une grille des nuances politiques élaborée par le ministère de l’intérieur a joué un rôle.

Précisons d’emblée que l’ensemble des formulaires de candidature et le formulaire de dépôt de la liste en sous-préfecture mentionnaient « sans étiquette ». Le memento des candidats aux élections municipales dans les communes de + de 1000 habitants, toujours en ligne sur le site de la préfecture des Alpes de Haute-Provence mentionne :

« - l’étiquette politique déclarée du candidat : le candidat est libre du choix de son étiquette qui traduit ses orientations politiques. Ainsi, il peut déclarer, s’il le souhaite, une étiquette différente de celle de la liste dans laquelle il se présente. Il peut également choisir de se déclarer « sans étiquette ».

L’association des maires de France, l’association des maires ruraux de France et de nombreux candidats dans des communes rurales, comme ANNOT, se sont en vain insurgés contre cet étiquetage, qui ne comportait pas la possibilité de se déclarer sans étiquette ou non inscrit.

Or, beaucoup de candidats ont été choqués, car menant une campagne apolitique, en ayant le sentiment que le ministère de l’intérieur les a fait mentir aux électeurs, et on ne peut pas demander la confiance des électeurs sur un mensonge.

Les électeurs annotains ont, lors de la dernière présidentielle, très largement voté à droite (55, 86 % au second tour en faveur de N SARKOZY), ce qui permet de penser que l’étiquette LDVG (divers gauche) attribuée d’office à la liste POUR ANNOT a pu être ressentie négativement par certains électeurs et a pu les conduire à porter leurs suffrages sur la liste conduite par Mr BALLESTER, classée LDVD (divers droite).

C’est pourquoi un recours a été déposé, vendredi 28 mars, auprès du tribunal administratif de MARSEILLE afin d’obtenir l’annulation du scrutin et le respect de la couleur politique choisie par les candidats.

De nombreux recours similaires ont été déposés dans toute la France, démontrant que cette mesure arbitraire des services de l’Etat a été très mal ressentie, la dimension politicienne n’intervenant pas en milieu rural. 

« Ceci démontre à nouveau le décalage grave entre la perception qu’ont nos élites des partis et de l’administration par rapport à une réalité de terrain » a expliqué le président de l’association des maires ruraux de France.