8 mois d'exercice du mandat municipal : le temps d'un premier bilan

Tout bon politicien arguerait, au vu du résultat de dernières élections municipales, qu’il s’en est fallu d’un cheveu, et que, donc, le succès sera au rendez-vous la prochaine fois.

Comme je ne suis pas carriériste, du moins en politique, je serai bien plus nuancé.

Je suis également un chef d'entreprise et, en tant que tel, bien obligé de subir des décisions qui sont prises au niveau local, d'un point de vue économique, touristique, d'un point de vue fiscal, et surtout stratégique, comme d’ailleurs toutes les entreprises du secteur, par des élus locaux.

Il est donc pour moi doublement important non pas de renverser la situation, mais simplement de la rendre compréhensible pour tout un chacun : il est vrai qu’au-delà de changements cosmétiques de la part du maire, les ressorts de cette équipe n’ont en réalité pas changé.

Je vous propose ici de vous faire part de mon ressenti après 8 mois d’exercice du mandat municipal, d’une part en tant qu’élu, et d’autre part, en tant que chef d’entreprise.

Un constat d’élu : compris par tous mais désapprouvé par certains

Je ne m’exprimerais pas ici sur les affaires judiciaires qui sont toujours en cours, pour lesquels le cours de la justice doit se poursuivre.

Je mesure cependant la gravité du fait que la moitié des électeurs n'ont pas souhaité choisir notre programme, pourtant reconnu comme bon par tous ; il était, pour nous, réalisable, parce qu’il se voulait cohérent et uniquement orienté vers l’intérêt général de la commune et de la communauté de communes, au bénéfice des habitants et des entreprises.

Ceux qui pensent que l'équipe en place pourra conduire certains projets, simplement repris de notre programme, se trompent.

L’alternative consistait à reconduire l'équipe en place, qui, en plus d'être vieillissante, et passablement disqualifiée, est surtout inactive ;  comme chacun peut le constater, il ne se passe pas grand-chose  et le peu d’action constaté semble pour le moins manquer de cohérence.

En ce qui concerne leur gestion, ils détiennent un véritable record de mauvaise gestion au niveau national, et, par conséquence, sachant que la France est l’un des plus mauvais élèves au niveau européen, détiennent aussi un record de mauvaise gestion au niveau Européen.

Par contre, si notre capacité à changer les choses au niveau Européen est minime, il est vraiment dommage d’avoir échoué localement, si près du but.

La municipalité actuelle est élue avec le triste bilan pointé par des associations de contribuables (on parle de bonnet d’âne)  et les comptes agrégés par l’Etat, consultables sur le site du ministère des finances.

Nous parlons d’une situation qui prend en compte la forte imposition locale qui n’a jamais diminué en valeur depuis des décennies, et cela sans projets structurants, ni réalisations réellement utiles, mais également un niveau d’endettement qui est reparti à la hausse.

Je ne peux que blâmer celles et ceux qui n'ont pas su saisir la balle au bond, qui se sont laissé influencer à défaut d'être convaincus par un programme inexistant.

En ce qui me concerne, j’ai, bien sûr, le souci de la bonne utilisation de l’impôt local, mais je me fais surtout du souci pour notre avenir tout court

J’ai maintenant la preuve, après avoir siégé quelques mois, que certains ont été influencés par des broutilles, voire achetés avec des cacahuètes… Or, on ne peut se satisfaire du fait que la municipalité se contente de nous offrir du soleil et du beau temps de temps en temps, mais, bien sûr, seulement quand il fait beau…

Le projet que nous avons présenté ne souffre aucune comparaison avec des cacahuètes et du pop-corn : c’est une autre conception de notre village, basée sur son histoire, tournée vers les investissements que nous devrions mettre en œuvre, grâce aux capacités de financement que représentent les recettes importantes issues de la fiscalité, mais aussi de l’important patrimoine de la commune.

Nous devrions y avoir droit comme les autres...

Droit à une gestion efficace, pas à un budget qui ressemble à un panier percé…

Au travers de la cohabitation municipale, j’ai la pénible impression de faire partie de ce train de l'immobilisme ; nous avons beau initier, suggérer des actions, de la place qui nous est dévolue en tant qu’élus, nous sommes désormais certains qu’elles resteront sans effet, par défaut de détenir un véritable pouvoir d'exécution.

La parole du chef d’entreprise :
Vous avez tous pu constater que le résultat des élections ne fait pas avancer le train plus vite, ou, en quelque sorte, que nous sommes toujours en gare et que, par conséquent, les entreprises n'ont pas fini de souffrir.

En tant que responsable de société, aujourd'hui, comme beaucoup d'entreprises du canton, je dois lutter, encore et toujours, pour essayer de maintenir ma société à flot, afin de faire face aux décisions peu stratégiques qui sont prisent au niveau local, voire parfois l'absence de décision qui pénalise nos sociétés par une crise locale, qui ne fait que s'ajouter à la crise nationale.

J’ai envie de rendre hommage aux entreprises qui persistent à rester implantées sur Annot, malgré les difficultés, mais jusqu’à quand tiendrons-nous ?

A titre d’exemple, les coûts supplémentaires que ma société doit assumer, en restant localisée à ANNOT, avoisinent les 100.000 euros par an, rien qu’en frais de déplacements.

Je voudrais également apporter des précisions concernant une déclaration de Mr Charles-Ange Ginesy, reprise dans l’édition de Nice Matin du 11/11/2014 : en effet, je souhaite préciser que si un projet est effectivement envisagé pour améliorer la rentabilité de l’abattoir de Puget-Théniers, aucune décision n’est prise à l’heure actuelle.

La fermeture éventuelle de l’atelier de découpe d’Annot ne pourrait se faire que si l’offre qui nous est faite sur Puget-Théniers est intéressante vis-à-vis de la pérennité de mon entreprise, ce qui n’est aujourd’hui pas avéré.

En effet, la décision qui devra se prendre  consisterait à déplacer l’atelier de découpe de 20 km, ce qui, à l’heure de la mondialisation et de l’Europe économique, n’aurait pas vraiment de sens. Mais attendons de voir les conditions proposées et la façon de préserver l’emploi local : le risque que nous soyons confrontés à une situation ubuesque est grand.