Sentier menant à la Chambre du Roi : réhabilitation ou destruction ?

C'est avec consternation que quelques amoureux de la nature et des grès d'ANNOT ont constaté, le 2 mai au soir, l'ampleur des dégâts causés par l'entreprise chargée des travaux de remise en état du sentier menant de la gare d'ANNOT à la Chambre du Roi.

Ces travaux ont été précédés d'études sérieuses et ont été soumis à la commission départementale des sites et des paysages, compétente en matière d'espaces naturels classé, et il est hautement improbable que les instances consultées aient pu autoriser une mise en oeuvre aussi catastrophique, qui plus est en ayant recours à un engin mécanique !

L'ensemble du massif des grès d'ANNOT fait en effet partie des sites et monuments naturels classés sous le régime de la loi du 21 avril 1906 et reconnus par la loi du 2 mai 1930, codifiée aux art. L. 341-1 et suivants du code de l'environnement (journal officiel du 16 décembre 1930), et ce, à la demande expresse du conseil municipal d'ANNOT, formulée dès 1920, suivie d'un arrêté de classement daté du 11 janvier 1921.

Le site a été inventorié dans le cadre d'une ZNIEFF (zone naturelle d’intérêt écologique, faunistique et floristique)  de type 1 sous l'intitulé : Rocher des Scaffarels – Chambre du Roi – Grès d’Annot - 04-129-168).

Consulter la fiche du site classé.

Consulter la fiche de la ZNIEFF.

Consulter l'arrêté du 11 janvier 1921.

Par ailleurs, les études et préconisations réalisées pour la valorisation durable des grès recommandent une simple amélioration de l’existant au moyen de marches, de paliers en gros blocs, avec une amélioration des ouvrages hydrauliques pour évacuer les eaux de ruissellement. De fait, dans la note d’incidence rédigée pour la commission départementale des sites et des paysages, il est fait état d’un besoin de requalification du sentier, de drainage, de reprise des profils, de mises en défend et de requalification de la signalétique.

Ce qui a pu être constaté sur place est une véritable entreprise de destruction du sentier, qui ne peut, en aucun cas se poursuivre, sous peine d’atteinte irréversible au site.

Un courrier a donc été adressé au maire, qui ne pouvait ignorer les choses, avec copie à la DREAL (direction régionale de l'environnement, de l'aménagement et du logement) PACA, pour demander l'interruption immédiate des travaux, l'intervention des services concernés (DREAL, bureau d’études et architecte des bâtiments de France) pour évaluer l’ampleur des dégâts et les mesures de remise en état à prévoir.