Réforme annoncée de la médecine de proximité

Au cours d’une visite au « pôle de santé libéral ambulatoire » ouvert le 1er septembre dernier à Orbec dans le Calvados, Nicolas Sarkozy a esquissé les grandes lignes de la future réforme de la médecine de proximité. L’objectif annoncé est de lutter contre « le désert médical » qui devient progressivement une réalité vécue par de plus en plus de français. La première série de mesures devrait voir le jour avant la fin de l’année.

La raréfaction des médecins en milieu rural n’en finit pas de s’étendre. Un rapport remis par Elizabeth Hubert le 26 novembre fait état de difficultés "réelles" à accéder à une offre de soins "en un temps court et à des conditions financières acceptables" en milieu rural, mais aussi dans certains quartiers urbains. Un paradoxe quand on sait que la France n’a jamais compté autant de médecins (210 000). « On ne peut pas continuer comme ça » a déclaré le Président.

logo médicalL’enjeu consiste à attirer les médecins en milieu rural, au besoin financièrement. D’entrée, le Président a tenu à rassurer les médecins libéraux présents à la réunion. Il ne s’agit pas de revenir sur le paiement à l’acte, mais plutôt de le compléter.  « Il y a tout un tas de tâches qui sont des tâches de prévention qui ne sont aujourd'hui absolument pas rémunérées. Le médecin qui fait un travail de prévention de santé publique n'est pas récompensé par rapport à son confrère qui ne s'en occupe pas », a notamment illustré le président.

Il serait donc question d’un système à 3 étages. Le premier serait le classique paiement à l’acte. Le second consisterait en une rémunération forfaitaire qui finance certaines activités ou certaines contraintes comme les permanences de garde ou les médecins qui agissent pour le service public en s’installant dans les déserts ruraux. Le troisième niveau serait calculé en fonction des objectifs de santé publique.

« On n'aura pas tout fait avant la fin de l'année, mais je souhaite qu'on ait pris toutes les décisions concernant la médecine de proximité en 2011. (...) Vous n'aurez pas longtemps à attendre », a ajouté Nicolas Sarkozy à l'adresse des médecins libéraux. Cette réforme se verra précéder d'une courte période de concertation avec les professionnels qui sera conduite par Xavier Bertrand. Ce dernier devrait s’inspirer du rapport de l'ancienne ministre Elisabeth Hubert, avec une série de propositions pour enrayer la désertification médicale.

Enfin, le chef de l’Etat a annoncé la création d'un nouveau statut juridique « adapté à la diversité des situations pour les pôles de santé regroupés comme le vôtre (ndlr : pôle de santé libéral ambulatoire) et la création, avant le 1er juillet 2011, d'un guichet unique pour tous les professionnels de santé qui voudraient créer un pôle de santé avec les élus ». « S'il faut un texte législatif, nous le ferons et nous passerons alors par une proposition de loi portée par le sénateur Fourcade, qui nous permettra de faire voter dès les premières semaines de 2011 un nouveau statut juridique. »