Les priorités du plan Très haut débit inversées en faveur des territoires ruraux

La stratégie Très haut débit du gouvernement vient d’être dévoilée dans le fil de l'engagement du président de la République de desservir en très haut débit par fibre optique l'ensemble du territoire en 10 ans, soit trois ans de moins que ce que prévoyait le précédent plan.

Il a été annoncé que l’Etat allait prendre « pleinement ses responsabilités en ayant un rôle de chef d'orchestre des déploiements ». Pour atteindre l'objectif de 2022, la fibre optique constituera « la technologie principale car c'est la technologie la plus pérenne », mais compte tenu des « capacités d'investissement limitées du secteur » la ministre Fleur PELLERIN a indiqué le recours à un « mix technologique ». La fibre à domicile (FTTH) sera déployée prioritairement « dans les zones où l'ADSL est de mauvaise qualité » et « les technologies de montée en débit ne seront utilisées qu'à titre transitoire ». Pour accélérer la transition du cuivre vers la fibre optique, elle a également évoqué l'idée d'une expérimentation locale d'extinction du cuivre dans une zone desservie en FTTH.


En matière de financements, la ministre déléguée a annoncé que les collectivités territoriales engagées dans des réseaux d'initiative publique pourraient désormais bénéficier du milliard d'euros de prêts à long terme prévu par les "investissements d'avenir" jusqu'alors réservés aux opérateurs. Elle s'est également engagée à abonder le Fonds d'aménagement numérique des territoires (FANT) par « une ressource pérenne » et à mobiliser les financements européens.


Fleur Pellerin a enfin annoncé un « renforcement de la gouvernance » du très haut débit associant mieux les territoires. Pour accompagner les collectivités territoriales engagées dans des réseaux de communication électronique d'initiative publique, la ministre déléguée a évoqué la création d'une structure nationale, dont la forme reste à définir, chargée de recenser les bonnes pratiques, d'accompagner les collectivités dans leur stratégie d'aménagement numérique, d'élaborer des référentiels techniques et de veiller au respect des engagements des opérateurs privés.


L'ensemble de ces propositions devraient faire l'objet d'un projet de loi qui pourrait être discuté d'ici la fin 2012.


Commentaires

1. Le mardi 18 septembre 2012, 19:59 par Francis

La FANT est un fonds créé par la loi PINTAT de 2010 sur la fracture numérique et n'était jusqu'à présent pas abondé.

Le Sénateur PINTAT voulait augmenter les forfaits internet et téléphone mobile de quelques centimes (une nouvelle taxe donc) pour abonder ce fonds

10 ou 20 centimes d'augmentation auraient généré entre 2 et 3. milliards de recettes annuelles, de quoi financer le très haut débit sans problème, mais le gouvernement de l'époque n'a jamais voulu entrer dans cette discussion.