POUR ANNOT

Il est donc malvenu de faire des polémiques et des amalgames, même si nous nous rappelons tous tel ou tel évènement, tel ou tel comportement, tendant à empêcher la liberté de dire ou d’écrire à propos de ce qui se passe dans notre commune, dans notre canton ou dans notre département.

Je n’ai pas pu me joindre au rassemblement, étant en déplacement, mais cela ne m’a pas empêché de respecter ce moment de recueillement, à titre personnel, le hasard des choses ayant fait que je me trouvais à ce moment-là à NORANTE, où ma grand-mère a été hébergée en tant que réfugiée fuyant la dictature franquiste.

Il n’en demeure pas moins que j’aurais, bien entendu, participé à ce moment de rassemblement si j’avais été sur Annot.

CHARLIE HEBDO -c’était- c’est la résistance par le rire, et le rire, c’est ce qui nous différencie des animaux.

J’ai dû expliquer à mes enfants que « JE SUIS CHARLIE », ce n’est pas être contre l’islamisme, c’est être pour la liberté, j’ai dû leur expliquer que toutes les banlieues ne cultivent pas de futurs terroristes, j’ai dû leur expliquer qu’elles avaient le droit de s’exprimer et qu’en aucun cas on n’avait le droit de punir ceux qui s’expriment, je leur ai expliqué qu’une Kalachnikov, ce n’était pas un crayon.

Je leur ai demandé de penser à celles et ceux qui utilisent un stylo, un crayon, et qui sont morts pour ça.

Difficile d’expliquer à Nine, 5 ans, que parce que l’on a fait un dessin, et elle en fait tous les jours de superbes, on puisse mourir ou tuer.

Difficile pour Ines, 13 ans, de penser que ceux qui nous ont accueillis au Maroc lors d’une action humanitaire, sont de religion musulmane, comme le sont ces abrutis, qui ont tiré sur l’équipe de CHARLIE HEBDO.

Quand à Romane, je pense qu’elle a compris les principes républicains.

Nous devons beaucoup d’explications à nos enfants et je m’attends à devoir répondre à beaucoup de questions encore...