Clarifications et explications

Dimanche s’est tenue une cérémonie en hommage aux victimes des attentats de PARIS : 17 personnes ont trouvé la mort dans l’attaque terroriste contre les journalistes de CHARLIE-HEBDO et les personnes présentes dans le magasin Hyper Casher de Vincennes.

A ANNOT, le maire a invité, par des affiches distribuées de manière « sélective », à un hommage aux victimes avant la cérémonie des vœux.

Les affiches ne mentionnant pas le lieu de l’hommage, j’ai spontanément cru qu’il s’agirait d’une marche dont le départ se situerait place de la mairie, devant le monument aux morts. Jean FENOUIL m’expliqua qu’en fait l’hommage aurait lieu dans la salle polyvalente, en préambule des vœux.

Philippe, Michèle et moi avions décidé de ne pas assister à ces vœux, pour les raisons expliquées dans notre lettre aux annotains du 29 décembre dernier.

Mais il n’était pas, pour autant, question de nous désolidariser de la volonté exprimée dans beaucoup de villes et de villages, ce jour-là, de marcher pour manifester la solidarité avec les victimes, marquer l’attachement aux fondements mêmes de notre République, la liberté d’expression, le droit à la protection et à la sécurité, la laïcité et son corollaire, la liberté de culte.

Nous avons donc décidé de participer à cet hommage, afin de marquer notre solidarité et contribuer à l’unité nationale, nécessaire face à ces évènements, mais quitté la salle polyvalente aussitôt la cérémonie terminée.

Le maire avait été prévenu par mes soins de notre décision, et m’a d’ailleurs répondu « c’est votre choix ».

Beaucoup de personnes ont, par la suite, exprimé leur incompréhension devant cette situation, assez paradoxale, il faut bien le reconnaître

En réalité, c’est à une nouvelle manipulation qu’a tenté de se livrer le maire, en cherchant, par cet hommage, à attirer du public à sa cérémonie des vœux, après notre annonce et celle de l’association des citoyens du canton d’ANNOT, de ne pas assister à ces vœux.

Il y a une certaine indécence à fêter les vœux, à manger de la galette et à boire, alors que la France entière pleurait les victimes des attentats et alors que 4 millions de français marchaient dans un élan républicain, en mémoire des victimes, représentant la France debout face au terrorisme.

Nous, nous avons eu droit à une seconde minute de silence (après celle de jeudi).

Loin de moi l’idée de stigmatiser celles et ceux qui sont restés, alors que nous sommes sortis de la salle : il y a ceux qui, de toute manière, n’avaient pas l’intention de réfléchir, alliés inconditionnels du maire, et ceux qui, par timidité ou discrétion, sont restés, sans pour autant approuver le maire.

Il est évident que le maire aurait dû décaler ses vœux d’une semaine, ce qui n’était quand même pas très gênant, et organiser une véritable marche républicaine partant ou aboutissant au monument aux morts, l’endroit où l’hommage était justifié.

En agissant comme il l’a fait, il a surement pensé pouvoir réitérer la manipulation à laquelle il s’était livré à la suite du dramatique accident du Train des Pignes ; en mélangeant ainsi commémoration en mémoire des victimes des attentats et la fête qu’il organisait pour ses vœux, il a commis une erreur grave et même insupportable.

Il fallait, au contraire, être en union avec tout le reste de la France au lieu de passer aux vœux, au mépris de la population et des victimes.

« La France est une République indivisible, laïque, démocratique et sociale. Elle assure l'égalité devant la loi de tous les citoyens sans distinction d'origine, de race ou de religion. Elle respecte toutes les croyances », précise la Constitution de 1958.