Rythmes scolaires : nos élus avancent-ils les bonnes raisons de ne pas les appliquer ?

Lors du conseil communautaire de mercredi dernier, le président, Jean MAZZOLI, a évoqué le sujet, en concluant à des difficultés à assumer financièrement les activités périscolaires nécessaires pour mettre en œuvre la réforme des rythmes scolaires dès septembre 2013.

Il faut rappeler que cette importante réforme, destinée à alléger l’emploi du temps de nos enfants, tout en leur offrant des activités d’éveil, doit entrer en vigueur au plus tard pour la rentrée scolaire de septembre 2014.

Voir l’article sur les rythmes scolaires, par ailleurs et l’article sur l’enjeu des nouveaux rythmes scolaires pour nos enfants.

La commune vient, par ailleurs, d’être informée de la décision de fermeture d’une classe dès la rentrée de septembre 2013 : en cause, la baisse des effectifs annoncée pour passer de 133 enfants en septembre 2012 (127 aujourd’hui) à 129 en septembre 2013.

La moyenne par classe est donc de 21, inférieure aux 23 nécessaires. Avec une classe en moins, cette moyenne remonterait à 26 élèves par classe.

Que penser de tout cela ?

Pour les rythmes scolaires, la communauté de communes n’aurait pas les moyens financiers : le budget nécessaire pour organiser les activités périscolaires a été estimé par M. MAZZOLI à 20.000 euros par an (le coût est estimé à 150 euros par élève en moyenne). Or, le conseil communautaire vient de voter les comptes de 2012, et, qu’apprenons-nous ? Ces comptes sont excédentaires de 114.187,86 euros en fonctionnement et 69.766,50 euros en investissement. Par ailleurs, la mise en œuvre de la réforme dès septembre 2013 est encouragée par le directeur d’académie, au travers du fonds spécifique d’aide aux communes qui sera créé pour la rentrée scolaire 2013. En effet, le Gouvernement accordera une aide de 50 euros pour chaque élève, qui pourra être majorée de 40 euros dans les communes urbaines et rurales en difficulté, et atteindra donc 90 euros.

Les communes qui attendront 2014 pour rétablir la semaine de 4 jours et demi doivent demander une dérogation et ne pourront pas bénéficier de l'aide forfaitaire. En revanche, les communes situées dans les zones en difficulté bénéficieront d'une aide de 45 euros par élève même si elles ont déjà bénéficié de l'aide l'année précédente.

Il est évident que les recteurs et inspecteurs d’académie sont fortement encouragés à favoriser une mise en œuvre de la réforme dès la rentrée scolaire de 2013.

Cette situation créé un climat de négociation favorable, notamment s’agissant de la menace de fermeture d’une classe : nos élus, s’ils veulent bien réfléchir un peu, pourraient tirer habilement leur épingle du jeu et obtenir le gel de la menace de fermeture, en contrepartie d’une mise en œuvre de la réforme, obtenir au passage des aides dont ils ne pourront plus bénéficier en 2014 et, plus important encore, nos enfants profiteront de la nouvelle organisation.

Il est fort probable que la mise en œuvre dès septembre 2013 pourrait se faire avec une certaine souplesse, tant en ce qui concerne les moyens organisationnels à prévoir que les budgets nécessaires.

Pour ma part, après avoir eu, par le passé, à argumenter en faveur du collège, dont la dotation globale horaire a finalement été augmentée (voir mon article intitulé « hold up sur les finances du collègue »), je pense que tous les éléments nécessaires à une issue favorable de ces 2 difficultés (nouveaux rythmes scolaires dès septembre 2013 et menace de fermeture d’une classe) sont entre les mains des élus. 

J’ose espérer qu’ils sont dans un état d’esprit entièrement tourné vers l’intérêt de nos enfants, et non pas dans une logique purement politicienne…